Editions Livre de poche (une vieille édition)
Résumé (fait de mes blanches mains) :
Oyez, Oyez, damoiselles et damoiseaux ! Approchez et venez entendre l’histoire contée par la ménestrel Lilie (c’est moi !) accompagnée de ses troubadours.
*prends sa voix de ménestrel*
Oui, écoutez la terrible histoire de la princesse de Clèves, femme la plus vertueuse de notre beau royaume de France, qui tomba amoureuse du prince de Nemours. Hélas, l’amour n’est pas toujours un cadeau et la passion peut détruire bien des vies…
Soyez les témoins de ce drame qui se joua en silence à la cour de notre bien-aimé roi Henri II.
Mon avis :
Pas trop mal mon résumé, non ? Eh c’était pas facile alors un ou deux applaudissements seraient le bienvenu, bande de malotrus !
La princesse de Clèves…ou la vengeance du passé simple ! Je trouve que ça ferait un bon titre. Le dernier qui m’avait autant marqué au niveau de ce temps, c’était « La gloire de mon père » de Marcel Pagnol mais là pour le coup, il peut aller se rhabiller, il vient de se faire battre à plate couture.
Alors non, ce n’est pas que je n’aime pas le passé simple (n’allez pas me le vexer) mais trop de passé simple tue le passé simple (c’est bien connu). Et puis, je suis désolée de le dire mais ce n’est pas un temps des plus glamours : « je me souviens de l’embarras où vous fûtes le jour où votre portrait se perdit », tellement romanesque…une phrase comme ça, ça passe mais tout un livre, c’est un peu lourd surtout si vous couplez ça à du vieux français. Rappelons que le livre date de 1678, ce n’est donc pas du langage « moderne ».
Ami du passé, soyez le bienvenu !
Passons à l’histoire à proprement parlée : la princesse de Clèves est mariée au prince de Clèves (logique). C’est une femme magnifique et vertueuse (sa maman lui a dit que si elle pêchait, elle finirait en enfer où elle serait forcée de regarder en boucle la comédie musicale Cindy), elle contente son époux et a de la sympathie pour lui sans pour autant l’aimer (l’amour à l’époque, c’était très surfait).
Mais un jour, elle rencontre M. de Nemours, prince à la cour de France, et le coup de foudre est réciproque. La princesse va faire tout son possible pour résister à cette attirance et éviter que cela se sache pour préserver sa réputation (la perspective d’entendre chanter Laâm pour l’éternité motive à ne pas faire de bêtises) mais Nemours va tout faire pour la faire flancher.
Je vous préviens tout de suite, vu l’époque, c’est de l’amour courtois. Qu’est-ce que ça veut dire ? Pas de cul…nada, pas de mains qui se frôlent, pas de petits mots dans le corsage ou de rendez-vous secret derrière un rideau…non, c’est de l’amour chaste (ultra chaste) : regards (et encore) et paroles avec sous-entendus (armez-vous de vos décodeurs).
Donc si vous êtes comme moi ; à lire pas mal d’urban fantasy où il y a souvent des scènes chaudes, ici c’est ceinture et douche froide !
Je vous conseille aussi vivement de refaire un petit tour dans vos livres d’Histoire, si vous avez ronflé pendant les cours, avant de commencer sinon vous risquez d’être paumés car on retrouve beaucoup de faits historiques et de personnages qui ont marqué notre Histoire.
C’est mieux de savoir qui sont les différents protagonistes et quelle place ils occupent à la cour sinon vous allez croire que le roi de France avait un harem car il y avait plusieurs reines…ce qui est faux bien évidemment.
Au niveau des personnages donc, on retrouve des figures très connues telles que Catherine de Médicis, Diane de Poitiers, Henri II…qui servent de toile de fond à cette histoire.
Il y a, en réalité, trois personnages principaux.
D’abord, la princesse de Clèves (of course !), je dois dire qu’elle m’a un peu ennuyé, je suis pas très fan des héroïnes saintes nitouches. Non mais c’est vrai quoi ! T’aurais pu te lâcher un petit peu, un bisou c’est rien !
Je suis méchante car elle joue très bien son rôle de femme fidèle. Si on remet dans le contexte de l’époque, on comprend mieux sa position et sa volonté de tout faire, dans la limite des ses moyens, pour échapper à cette passion.
Je trouve ça infiniment triste de s’empêcher d’aimer pour répondre à un pseudo devoir mais je me rends bien compte qu’elle avait peu de choix à sa portée et puis la maman « je te bourre le mou à mort » (excusez l’expression) n’aide pas.
Le prince de Clèves, son mari, est le dindon de la farce car lui aime véritablement sa femme et a un profond respect pour elle.
Aussi lorsqu’il découvre l’affaire, et même s’il sait que sa femme n’a pas fauté, il est malheureux de constater qu’elle éprouve pour un autre l’amour qu’elle n’a jamais su lui donner (la joie des mariages arrangés). C’est le personnage qui m’a le plus touché du fait de l’amour qu’il porte à sa femme.
Le dernier personnage est M. de Nemours, prince qui tombe amoureux de la Mme de Clèves et qui lui fait sa cour, tant pis si le mari est son ami (la classe !).
D’un côté, il est détestable à vouloir ainsi briser un couple (quoique si elle veut juste être sa maîtresse, il prend aussi) mais d’un autre côté, il est sincèrement amoureux d’elle et en souffre car il se rend bien compte de la situation. Il fait tout pour ne pas la déshonorer et respecter ses choix.
Dans l’ensemble, même si les personnages sont plutôt bien construits, l’histoire est assez lente, il ne se passe pas grand-chose, c’est assez soporifique…ce livre m’a servit de somnifère naturel, oui je sais je devrais avoir honte mais bon !
Néanmoins, l’histoire est sympathique et elle a été écrite par une femme à une époque où c’était relativement rare…attention, le fait que cela soit écrit par une femme ne veut absolument pas dire que vous aurez une fin à la Harlequin !
Je ne le relirai pas mais je suis contente de l’avoir lu (histoire de me la jouer en soirée, je suis trop diabolique, je sais)…et surtout, ça veut dire qu’il ne me reste plus que 3 classiques à lire pour le défi !!
Je l'avais détesté quand je l'avais lu pour la première fois (merci les lectures imposées en classe !) mais au final, il n'est pas si horrible que ça. Le rythme est lent et il ne se passe pas grand chose, certes. Mais c'est joliment écrit (malgré le passé simple, c'est clair qu'on n'a plus du tout l'habitude d'utiliser ce temps !) et il a l'avantage d'être assez court.
RépondreSupprimerJe vois que tu as aussi été touché par le personnage de Mr de Clèves, je l'ai trouvé vraiment à plaindre. Et c'est vrai qu'il faut se mettre en tête les coutumes de l'époque. On n'est pas dans de l'urban fantasy et la norme était le mariage arrangé souvent sans amour, ou avec un amour unilatéral comme ici.
Sincèrement, c'est pas le pire classique que j'ai pu lire (je hais toujours avec passion "Une vie" de Maupassant, mon cauchemar du bac français) et ça donne effectivement l'occasion de se la péter en société :D
Non c'est clair que ce n'est pas le pire des classiques que j'ai lu, tu sais déjà que je ne porte pas Zola dans mon coeur mais je me souviens aussi de mon calvaire pour terminer "L'éducation sentimentale" de Flaubert.
RépondreSupprimerEn tout cas pour M. de Clèves, je suis d'accord avec ton avis sur ton blog, sa femme est assez cruelle dans sa manière de se décharger pour alléger sa conscience car lui du coup s'en prend plein les dents...pour rien au final.
Elle est plus perfide qu'on le croit la petite princesse de Clèves. Je me souviens m'être dit "non mais quelle salope" à la fin... Cela dit, c'est parce que j'y vois une manœuvre vicieuse avec laquelle pas grand-monde n'est d'accord en général.
RépondreSupprimerJe n'ai pas du tout aimé ce fichu bouquin.
Je l'avais lu quand j'étais au lycée (et je n'étais même pas obligée, c'est ça le plus drôle). J'ai failli me taper la tête contre les murs à la fac quand une prof a commencé à en parler pendant des heures... Oui, je sais, on s'en fout de ma vie, mais j'en viens à une anecdote qui me fait toujours rire après tout ce temps. Pour la prof en question, cet insipide roman n'est pas exempt de cul car voyez-vous la baise est symbolique... Une histoire de canne enrubannée et de portrait volé...
Je n'ai rien contre le décryptage des symboles et motifs, mais là il y a de quoi pleurer.
Ouh là, ça sent la prof frustrée, lol! Mais je t'avoue que j'ai déjà eu à faire à ce genre de personnes qui voient de la pseudo symbolique partout, c'est très mystique...
RépondreSupprimerC'est aussi très effrayant, quand tu vois une petite vieille exaltée qui te parle de "relations charnelles" en regardant le ciel et en faisant de grands gestes... En plus de te dire qu'elle est sacrément tordue pour avoir imaginé cette histoire de canne, tu en viens à te demander si elle n'est pas contagieuse et si tu devrais arrêter les lettres pour quelque chose de nettement plus sain, genre la compta.
RépondreSupprimerQuoique, si j'admets que la compatibilité est tout à fait exempte d'imagination, je ne suis pas sûre pour autant que les comptables soient sains d'esprit.
Je suis sûre qu'ils sont capables, eux aussi, de voir des "choses" dans leurs chiffres...
RépondreSupprimerC'est fou le nombre de profs qui voient de la symbolique partout (dans mon bouquin, il y a des commentaires et ils parlent aussi de la canne enrubannée). Je pense sincèrement qu'il y a beaucoup d'inventions de symboliques là où les auteurs n'y avaient jamais pensé :D
RépondreSupprimerQuand au portrait volé, là, j'ai une idée par très catholique du pourquoi du vol, mais encore, je doute que l'auteur ait pensé à ça (ou alors Madame de La Fayette avait l'esprit mal tourné :p)
Coquine va! Mais j'avoue que j'y ai pensé aussi...
RépondreSupprimerMdr, vous ne valez pas mieux que ma prof ! :p
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