Luxure et rédemption d’Erin McCarthy

Editions Rouge

Résumé :

A la fin du XVIIIe siècle, un riche planteur, égoïste et gâté, fait un pacte impie avec un ange déchu : une éternité d’asservissement en échange du don d’immortalité. Pendant plus de 200 ans, Damien du Bourg va respecter ce contrat en inspirant désir et luxure tout autour de lui…

A la recherche de sa sœur disparue, Marla Turner tombe sur la plantation de Damien à la périphérie de la Nouvelle-Orléans et pénètre ainsi dans un monde de scandaleuse décadence. Attirée par l’homme torturé qui se tient au centre de cette débauche. Marla sent monter en elle une sensualité toute puissante. Et, pour la première fois, c’est au tour de Damien de ne pouvoir résister à l’attrait d’une femme.

Sauf que ses péchés ne seront pas si faciles  oublier, ni à pardonner.

Mon avis :

C’est définitivement un auteur à découvrir ou, tout du moins, sa série sur les 7 péchés capitaux.

Ce tome est en réalité le premier de la série bien que je l’ai lu en second mais ce n’est pas grave, l’histoire et les personnages n’ont rien à voir d’un livre à l’autre même s’il y a toujours cette histoire d’anges déchus devenus démons.

D’ailleurs ici, on ne suit pas l’un d’eux, pas directement, puisque c’est l’histoire de Damien, mortel qui a passé un pacte avec un démon pour être immortel en échange de quoi, il s’engage à provoquer la luxure chez le plus de personnes possible mais un jour, il rencontre Marla et tout bascule.

Le péché abordé dans ce tome, c’est la luxure (d’où le titre) donc oui, c’est chaud et il y a des scènes de sexe. Ces dernières sont plutôt bien écrites puisqu’on ne se dit pas : « mon dieu que c’est long ! Je m’ennuie » ou « beurk ! Mais qu’est-ce qu’ils font ? » ou encore « anatomiquement, c’est pas possible ça » (je pense en particulier à Anne Rice et aux « Infortunes de la belle au bois dormant » qui m’ont laissé dubitative). Non ici, c’est plus « dis chéri, tu peux venir cinq minutes, j’ai besoin de toi… »

Je vous rassure, il n’y en a pas non plus des tonnes, juste ce qu’il faut si vous voyez ce que je veux dire…

Une fois encore, Erin a bien travaillé ses personnages, non parce qu’avec un thème pareil, il est facile de tomber dans le grotesque. On sent que l’équilibre est parfois dur à tenir mais il est là.

L’histoire de Damien commence en 1790 quand il hérite de la fortune familiale à la Nouvelle-Orléans et qu’il se marie avec Marie, une riche aristocrate française (mariage arrangé bien sûr). C’est à cette époque qu’il rencontre Rosa, un démon, et qu’il fait le fameux pacte et dont découle bien des problèmes. Cette histoire est racontée à travers les lettres de Marie, sa femme, que Marla va lire tout au long de son séjour chez Damien, sans se douter que les deux Damien ne font en réalité qu’un.

Damien est un personnage attachant. Il part de loin dans le style « salaud sans cœur » mais il essaye de se racheter, de changer de vie tout en étant enchaîné par son pacte. Il est très lucide sur lui-même et le mal qu’il a fait, il refuse de se pardonner et de s’autoriser à être heureux. Il est convaincu qu’il doit payer pour ce qu’il a fait.

Marla le rencontre alors qu’elle cherche sa sœur, Lizzie, abonnée absente depuis plusieurs semaines. Marla est une femme totalement dans le complexe d’infériorité et le manque de confiance en soi. Elle est persuadée être quelconque et de n’intéresser personne alors elle se dévoue complètement à ses parents et à sa sœur bien qu’elle rêve de fonder sa propre famille.

Par moment son côté martyr m’agaçait car je n’avais qu’une envie, qu’elle se bouge ! Mais dans l’ensemble, elle évite la caricature. 

Bien entendu, nos deux personnages ne vont pas rester insensibles l’un envers l’autre mais chacun est tiraillé par ses erreurs et ses peurs. Leurs cheminements respectifs sont très bien amenés et malgré un dénouement prévisible (ça reste de la romance), j’ai suivie l’histoire avec beaucoup de plaisir.

Parmi les personnages secondaires, mention spéciale à Alex, un démon bien cruel et à Rosa, démon plus ambiguë et très intéressant. Par contre, Lizzie, la sœur de Marla, est à baffer ; c’est une garce sans cœur et d’une ingratitude incroyable. L’auteur essaye tant bien que mal d’expliquer quelque peu son comportement mais rien à faire, ça ne prend pas avec moi, je déteste ce genre de personnes nombrilistes et égoïstes.

Dans l’ensemble, j’ai beaucoup aimé cette manière d’entremêler passé et présent en alternant le récit actuel avec les lettres de Marie. Comme pour l’autre tome, je me suis vraiment laissée emporter par l’histoire et les personnages.

Il me tarde que les prochains tomes sortent. Je comprends mieux pourquoi Erin est une auteur qui monte aux Etats-Unis, elle le mérite !

Au fait, la couverture est toujours aussi magnifique et toujours zéro trace de doigts, un bonheur !

Dispo dans ma boutique!