lundi 13 juin 2011

Hit List, Anita Blake tome 20 de Laurell K Hamilton

Editions Berkley (lecture en VO)


Résumé (traduction par mes soins) :

Un serial killer est à l’œuvre sur la côte nord-ouest des Etats-Unis, il assassine ses victimes de manière violente et spectaculaire.
La police suspecte un monstre et fait appel aux marshals Anita Blake et Ted Forrester pour attraper le tueur.

Certains monstres existent pour de vrai. Les Harlequins sont les croques mitaines du monde des vampires depuis plus de 1000 ans, ils sont un secret si noir qu’oser prononcer leur nom est une mort assurée. Ils sont maintenant aux Etats-Unis à chasser les tigres garous et les policiers humains.
Les Harlequins servent la Mère de toutes les Ténèbres, la première vampire. Tout le monde la croyait morte mais seule son enveloppe fut détruite. Elle a besoin d’un nouveau corps et elle veut celui d’Anita Blake.
Edward pense que les meurtres sont un leurre pour attirer Anita près des vampires les plus dangereux qu’ils n’aient jamais chassé.
Les vampires appellent Edward « La mort » et Anita « L’exécutrice » mais Marmée Noire vient en posséder un et tuer l’autre et elle se fiche du nombre de personnes qu’elle doit tuer pour ça.

Mon avis :

Avant de commencer, deux choses fondamentales :
-         la première est de ne pas lire cet avis si vous ne souhaitez pas de spoilers car là, il va y en avoir, vous êtes prévenus.
-         la deuxième est que Laurell m’a enfin rendu hommage à travers un personnage (p.148) qui porte mon nom et qui est même blond !  Le premier qui me dit que cela n’a rien à voir avec moi se prend une tong en pleine poire, on n’enlève pas les espoirs d’une blonde !

Maintenant que ces points ont été énoncés, passons à ce vingtième tome.
Ma plus grande angoisse quand je commence un nouvel Anita, c’est l’ardeur : vais-je encore assister à des scènes de cul tout le bouquin ? Combien de nouveaux amants vont venir rejoindre le harem d’Anita ? Bonne surprise avec ce tome : une seule scène de sexe ! Je vous jure ! Et même pas longue avec ça ! Bon, on a quand même le droit à une discussion sans fin et sans aucun intérêt avant (bah oui, pourquoi continue-t-elle à se poser des questions alors qu’elle sait qu’elle va coucher avec quoiqu’il arrive ?) et pendant l’action, on a le désormais très célèbre « so tight, so wet »…son nouveau slogan.
Bref, là où la plupart des gens ramènent une tasse ou un magnet de leurs voyages, Anita ramène des amants. Heureusement, dans celui-ci, il n’y en a qu’un.
On accueille donc tous très chaleureusement Ethan qui vient rejoindre les tigres garous/ power rangers. Mais il est pas con ce petit-là, il lui demande combien de fois il peut espérer coucher avec elle dans la semaine vu le nombre de ses amants, la question surréaliste…
Mais bon, juste une scène de sexe (même si elle vire zoophile sur la fin), c’est quand même un exploit qui se doit d’être salué.

Malheureusement, cet absence de sexe (j’arrive toujours pas à le croire) a aussi un effet négatif ; celui de mettre au premier plan l’intrigue. Même si cette dernière est pas mal, son développement est laborieux. J’ai l’impression que Laurell ne savait pas comment faire, si bien que je me suis retrouvée à lire pleins de passages remplis bla-bla inutiles et ennuyeux où l’histoire n’avance pas d’un iota et où je me suis dit « et si je faisais autre chose ? », oui c’est à ce point-là.
Je crois que la palme revient à la scène de speed dating à l’hôpital où les hommes d’Anita se font draguer par des groupies enflammées aka des docteurs et des infirmières : sans aucun intérêt et c’est à se demander s’il y a des malades dans cet hôpital ou si le personnel n’a aucune conscience professionnelle ?
J’ai vraiment cru que Laurell ne savait plus quoi faire de son univers et qu’elle tournait en rond, notamment avec l’éternel personnage masculin qui va tout faire pour mettre des bâtons dans les roues d’Anita car il ne supporte pas qu’une femme soit meilleure que lui, ras-le-bol !
C’est bon, j’ai compris qu’Anita était une martyre incomprise, cible des machos, même elle en a marre qu’on lui rappelle.
De même, j’ai eu peur qu’on soit repartit pour un tour (ennuyeux) de politique tigre. Les power rangers de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, j’ai eu ma dose, merci !

Heureusement, à côté de ça, on a des scènes qui sont tout simplement excellentes.
Je pense plus particulièrement à celle où Anita et Edward se retrouvent bloquer sur la route, à la merci des Harlequins : très bon suspense, j’étais tenue en haleine et puis Edward qui en a marre et qui sort la très grosse artillerie, ça c’est du Anita comme je l’aime ! De l’action, de la peur, de vrais méchants !
La scène autour du café est pas mal non plus car elle m’a prise par surprise. Je m’endormais (la faute à la scène de l’hôpital) et là bam ! Le truc que je n’avais pas vu venir ! En lisant tout ça, je me suis demandé pourquoi Laurell semblait avoir autant de mal avec le reste alors qu’elle sait encore écrire de superbes scènes (arrêter la série tant qu’il en est encore temps ?)

Par contre, et je m’y attendais, la fin est expédiée, comme d’habitude avec Laurell, et navrante.
J’ai eu le même ressentit qu’à la fin de Skin Trade : « tout ça pour ça ?! ». Je n’en dirai pas plus car là, pour le coup, ça fait vraiment un trop gros spoiler mais juste pour ceux qui l’ont lu et qui donc comprendront : il est des nôtres, il a bu son verre comme les autres ! (ça vient de l’armée pour ceux qui n’auraient pas reconnu et oui, moi ça me fait rire).

Passons aux personnages.
Pour Anita, ça va être assez court : elle est toujours dans son trip « j’essaye de me détendre du string » (merci seigneur !), elle trouve toujours que coucher avec Edward ce serait caca beurk (merci seigneur bis !), elle semble enfin avoir un semblant de contrôle sur l’ardeur (merci seigneur ter !) et elle ne prend pas la tête avec la mort de Haven comme dans le tome précédent (merci seigneur je ne sais pas ce qu’on dit après ter !). Retrouver Anita, c’est comme retrouver une vieille amie, je lui pardonne tout au final car j’ai trop d’affection pour elle pour lui en vouloir durablement (et puis c’est la faute à Murphy, c’est bien connu !).

J’ai retrouvé avec beaucoup de joie Edward qui, lui aussi, évolue, influencé par Donna et ses enfants (sympa d’ailleurs le petit coup de fil à sa dulcinée mais le trip avec Peter est toujours aussi bancal pour moi).
On voit de plus en plus la balance, l’équilibre entre son personnage public Ted et le tueur Edward. Il reste toujours aussi efficace (ah cette scène de la forêt…) mais, en même temps, on le sent plus enclins à être « raisonnable »…enfin, autant que sa personnalité le permet.
Edward reste un personnage riche et mystérieux, cohérent depuis ses débuts, une sorte d’ancre à laquelle Anita peut toujours s’accrocher.

Comme d’habitude, qui dit Edward, dit Olaf et Bernardo.
Bernardo sert toujours autant à rien, à part draguer les minettes au Mc-Drive. J’ai du mal depuis le début avec ce personnage mais au moins, il ne prend pas la tête.
Olaf est toujours l’incarnation de mes pires cauchemars de serial killer. Il y a en lui un mélange de fascination et de répulsion.
D’un côté, je veux voir jusqu’où il peut aller mais de l’autre, je sais que je m’enfuirai en hurlant si je le croisais dans la rue.
Le final de ce personnage ouvre des perspectives carrément intéressantes et encore plus flippantes (oui c’est possible).

Un des personnages dont c’est la première apparition (et sûrement la seule hélas) m’a beaucoup plu, c’est le marshal Tilford. Je ne saurai pas trop expliquer pourquoi mais j’ai apprécié son efficacité et sa capacité à comprendre une situation rapidement et sans faire de chichis, c’est attrayant et reposant.
Les autres personnages rencontrés sont, pour la plupart, sympathiques mais sans plus.
Faut dire que c’est dur de tenir la comparaison face à Anita et Edward réunis.

Du côté des méchants, j’étais heureuse de retrouver le groupe Harlequin car ce sont les seuls avec Marmée Noire qui, jusqu’à présent, tiennent tête à Anita. J’aime beaucoup le fait qu’on ne réussisse pas à les identifier, qu’ils soient une sorte d’entité.
Avant le final, leurs apparitions sont bien maîtrisées et bien effrayantes, j’ai vraiment cru qu’Anita avait enfin trouvé des adversaires plus forts qu’elle…si l’espoir faisait vivre, je serai morte avec le final.
D’un coup, cette armée de dangereux tueurs millénaires, ces ombres qui font pisser dans leur froc tous les vampires deviennent des sous doués du combat. A croire qu’Anita n’a plus à faire aux Harlequins tant ils se révèlent mauvais et ne parlons même pas de Marmée Noire où je vais devenir hystérique à défaut de pleurer.
Quel gâchis ! Je l’adorais moi Marmée, la méchante par excellence sans foi ni loi dotée d’une putain d’intelligence…comme je l’ai déjà dit, heureusement que je m’attendais à une fin pourrie dans ce style, ça a diminué l’impact émotionnel…

Mon avis est donc mitigé sur ce tome car j’aime Anita, j’aime l’intrigue et surtout certaines scènes, j’aime Edward donc pour ça le livre a bien remplit son office mais je n’aime pas tous les discours inutiles dont m’a abreuvé Laurell pour essayer de cacher le fait qu’elle n’avait pas grand-chose à raconter au final. Je n’aime pas, qu’une fois encore, elle fasse n’importe quoi avec sa fin et ses méchants.
Mais par-dessus tout, Jean-Claude et toute sa clique de Saint-Louis me manquent horriblement. Je rêve d’un tome avec eux et d’une bonne intrigue policière sans trop de sexe…je rêve d’un tome des débuts.

9 commentaires:

  1. Complètement d'accord avec ton avis. Déjà Harlequin, ils sont assez pitoyables dans ce livre. Et la fin... au secours !!!

    Ton passage sur Anita est juste magnifique ! :D

    Et Je vois que je ne suis pas la seule à avoir été ravie de la fin d'Olaf :)

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  2. Je ne l'ai pas encore lu (je n'en suis qu'au tome 14) mais je commence à me lasser de la série depuis le tome 12 et je me demande si c'est toujours opportun d'acheter les prochains tomes.
    La seule chose qui me retient ? Micah et les anciennes intrigues policières des débuts qui m'exaltaient complètement et que je regrette amèrement.

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  3. Moi, personnellement, je me suis arrêtée au tome 10, parce que je trouvais que ça commençais à devenir n'importe quoi, mais en même temps, je ne peux pas m'empêcher de demander à mes copine ( qui elle, sans doute plus fidèle que moi, continue de lire ), ce qui se passe dans les tomes suivant, parce que bon, n'importe quoi ou non, limite porno ou non, ça reste Anita! Bon, tout ce blabla, pour dire que même si je l'ai pas lu, je suis totalement d'accord avec toi!

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  4. Ah! Tellement d'accord. Je viens d'achever le tome 20 et en fait, depuis le tome 9, j'ai l'impression de continuer à lire dans l'espoir (de plus en plus déçu) qu'Hamilton réécrira les 5 premiers tomes, ou le tome 8 (j'adore...) mais plus j'avance dans la série, moins je vois comment elle pourra se dépêtrer de tout ça pour revenir aux sources ....
    Ceci étant, le 20 est tout de même mieux que le 19 (épouvantable) à tel point que je me demande si Hamilton écrit elle-même tous ses bouquins. Ou alors, peut-être, est-elle schizophrène....
    Enfin, je suppose que malgré tout, je lirai le tome 21 ... jusque la lie .... J'assiste au naufrage d'Anita Blake jusqu'à la vase de la plus profonde des fosses océaniques....

    En fait, je me demande si elle ne devrait pas démarrer un spin-off sur Edward ...

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  5. Je crois qu'on est tous pareil, je continue malgré tout cela car je n'arrive pas à croire que nous en soyons arrivé à ça, jessaye de garder espoir pour la suite mais bon...le nouveau ne devrait pas tarder, on se revoit pour sa critique.

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  6. Dommage que cette série tombe à ce point... merci en tout cas pour la review, ça m'évitera de l'acheter! ;)

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  7. C histoire son encore bonne moi jadore tous de ses histoir,le sex ,le danger ,lamour .mais sur tout jadore voir anita black evoluer dans sa vie .
    Enfin un luvre ou je ne sais pas comment sa va ce finir

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  8. je suis tout à fait d'accord avec toi et ravie de voir que je ne suis pas la seule à constater le naufrage de cette série qui à la base est excellente !
    Pour ma part, je pense que l'histoire se prend les pieds dans le tapis à partir de "Narcisse enchaîné", bref quand l'ardeur apparaît. à partir de là on à l'impression que Hamilton se sert de ses bouquins pour retranscire toute sa frustration sexuelle et ses fantasmes tordus sans en assumer certains aspects en plus ! Je pense au fait que ses personnages masculins principaux soient vraiment très très éffeminés tant physiquement pour certains qu'au niveau de certains aspects de leur caractère pour d'autres. Je ne parlerais même pas du goût vestimentaire qu'Hamilton impose aux personnages, cuir, laçages et corsets... quand on visualise vraiment ça se dispense de commentaires... Je regrette vraiment les premiers tomes, je continue à lire avec l'espoir de revoir des intrigues intéréssantes et bien ficelées et moins de dialogues et de scènes INTERMINABLES sur la vie sexuelle d'Anita (car en ce qui me concerne ce n'est pas de l'amour mais purement du sexe).
    Je trouve aussi que le personnage d'Anita est de plus en plus immature et égocentrique, peut être plus sensible (ce qui pourrait être positif) mais c'est très mal exploité et même si je l'adore ça commence à me la rendre franchement antipathique et quand on y réfléchit on se demande pourquoi son entourage supporte ses caprices et ses états d'âme en permanence !
    Bref, ça fait du bien de voir qu'on est pas seule à regretter ce changement et à garder espoir pour la suite.

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