mardi 22 octobre 2013

Génération Otaku : les enfants de la postmodernité de Hiroki Azuma



Editions Hachette Littératures

Résumé :

Best-seller au Japon, cet essai a le grand mérite de penser - et non de juger - le phénomène Otaku. Les Otakus, ce sont ces jeunes fans de manga, de jeux vidéos ou de dessins animés, ne vivant qu'entre eux et que pour ces produits culturels dont ils ne cessent de créer et de consommer des dérivés: figurines, fanzines, romans tirés d'un dessin animé, dessins animés tirés d'une figurine, etc. Le phénomène, en perpétuelle croissance depuis les années 1980, représente aujourd'hui un marché colossal, et s'étend à l'étranger via le succès mondial du manga. Pourtant, ces adolescents en rupture ont toujours été considérés comme des autistes et personne, jusqu'à Hiroki Azuma, n'avait osé étudier sérieusement leurs oeuvres phares et leurs façons de les consommer. Son ouvrage révèle la troublante adéquation entre culture Otaku et postmodernité. Perte des repères, fin des grands récits, brouillage de la frontière entre auteur et consommateur, entre l'original et sa copie : la culture Otaku est la première culture postmoderne. La réduire au Japon serait donc une erreur, car elle a déjà commencé à séduire les jeunesses du monde

Mon avis :

Ce livre est un essai sur une culture très japonaise…non, on ne peut pas dire qu’on la retrouve dans le reste du monde, pas à ce niveau-là.

J’avoue que mon avis est assez mitigé, certains passages sont très intéressants, notamment lorsque l’auteur nous explique ce mouvement d’un point de vue historique, les Otakus ne sont pas sorti de terre un beau jour de mai (ou de décembre, c’est vous qui choisissez) et ne sont pas ce qu’ils sont aujourd’hui sans une certaine évolution des mœurs et de la société. Son concept de postmodernité est très bien expliqué et perso, j’y adhère.
De même, sa manière de les décrire est très bien vu et surtout sans à priori, l’auteur sait retranscrire ce qu’il voit, ce qu’il constate sans juger et ça, ce n’est pas négligeable.

Pourtant, à côté de cela, je reste quand même sur ma faim. Certains passages sont clairement trop complexes pour moi et l’auteur m’y a perdu, j’ai trouvé que cela devenait parfois un peu brouillon et j’avais du mal à voir où voulait en venir l’auteur.
D’autres passages auraient demandé plus de développement pour ma part, certaines idées m’ont parues survolées ce qui est dommage.

Bref, ce livre n’est pas un livre « facile ». Au-delà du fait, qu’il demande, comme pré-requis, un intérêt certain sur le sujet, on sent que l’auteur est universitaire et donc son discours est parfois difficile à suivre même si son point de vue est intéressant.
Un livre à conseiller aux fans de cette culture qui veulent voir tout cela sous un autre angle.

Pour un avis beaucoup mieux construit, je vous envoie faire un tour chez la bouilloire magique : son avis

1 commentaire:

  1. La partie qui m'a paru "de trop", dans un sens, c'est la dernière sur internet. Bien sûr, il a écrit ça il y a un moment mais sa perception de la construction et déconstruction des pages web me paraît tellement naturelle depuis longtemps (et déjà au moment de l'écriture de son livre) que je ne pose même pas la question quand je touche à tout ça et j'ai eu du mal à comprendre l'intérêt d'en parler. C'est juste de l'informatique. Il manque de recul sur la question et on sent bien qu'il n'est pas "pratiquant". C'est pour ça qu'une bonne mise à jour, ou mise en perspective avec l'évolution du net et des comportements liés aurait été pas mal. Après, j'ai vraiment trouvé intéressant de voir expliqué comme ça comment finalement je participe à l'enrichissement de la "base de données" sans le savoir depuis des années, et ça n'est finalement pas un comportement typiquement otakuesque, mais quelque chose de beaucoup plus universel.

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