Editions Hachette
Littératures
Résumé :
Best-seller au Japon, cet essai a le grand mérite de penser
- et non de juger - le phénomène Otaku. Les Otakus, ce sont ces jeunes fans de
manga, de jeux vidéos ou de dessins animés, ne vivant qu'entre eux et que pour
ces produits culturels dont ils ne cessent de créer et de consommer des
dérivés: figurines, fanzines, romans tirés d'un dessin animé, dessins animés
tirés d'une figurine, etc. Le phénomène, en perpétuelle croissance depuis les
années 1980, représente aujourd'hui un marché colossal, et s'étend à l'étranger
via le succès mondial du manga. Pourtant, ces adolescents en rupture ont
toujours été considérés comme des autistes et personne, jusqu'à Hiroki Azuma,
n'avait osé étudier sérieusement leurs oeuvres phares et leurs façons de les
consommer. Son ouvrage révèle la troublante adéquation entre culture Otaku et
postmodernité. Perte des repères, fin des grands récits, brouillage de la
frontière entre auteur et consommateur, entre l'original et sa copie : la
culture Otaku est la première culture postmoderne. La réduire au Japon serait
donc une erreur, car elle a déjà commencé à séduire les jeunesses du monde
Mon avis :
Ce livre est un essai sur une culture très japonaise…non, on
ne peut pas dire qu’on la retrouve dans le reste du monde, pas à ce niveau-là.
J’avoue que mon avis est assez mitigé, certains passages
sont très intéressants, notamment lorsque l’auteur nous explique ce mouvement
d’un point de vue historique, les Otakus ne sont pas sorti de terre un beau
jour de mai (ou de décembre, c’est vous qui choisissez) et ne sont pas ce
qu’ils sont aujourd’hui sans une certaine évolution des mœurs et de la société.
Son concept de postmodernité est très bien expliqué et perso, j’y adhère.
De même, sa manière de les décrire est très bien vu et
surtout sans à priori, l’auteur sait retranscrire ce qu’il voit, ce qu’il
constate sans juger et ça, ce n’est pas négligeable.
Pourtant, à côté de cela, je reste quand même sur ma faim.
Certains passages sont clairement trop complexes pour moi et l’auteur m’y a
perdu, j’ai trouvé que cela devenait parfois un peu brouillon et j’avais du mal
à voir où voulait en venir l’auteur.
D’autres passages auraient demandé plus de développement
pour ma part, certaines idées m’ont parues survolées ce qui est dommage.
Bref, ce livre n’est pas un livre « facile ».
Au-delà du fait, qu’il demande, comme pré-requis, un intérêt certain sur le
sujet, on sent que l’auteur est universitaire et donc son discours est parfois
difficile à suivre même si son point de vue est intéressant.
Un livre à conseiller aux fans de cette culture qui veulent
voir tout cela sous un autre angle.
Pour un avis beaucoup mieux construit, je vous envoie faire
un tour chez la bouilloire magique : son avis
La partie qui m'a paru "de trop", dans un sens, c'est la dernière sur internet. Bien sûr, il a écrit ça il y a un moment mais sa perception de la construction et déconstruction des pages web me paraît tellement naturelle depuis longtemps (et déjà au moment de l'écriture de son livre) que je ne pose même pas la question quand je touche à tout ça et j'ai eu du mal à comprendre l'intérêt d'en parler. C'est juste de l'informatique. Il manque de recul sur la question et on sent bien qu'il n'est pas "pratiquant". C'est pour ça qu'une bonne mise à jour, ou mise en perspective avec l'évolution du net et des comportements liés aurait été pas mal. Après, j'ai vraiment trouvé intéressant de voir expliqué comme ça comment finalement je participe à l'enrichissement de la "base de données" sans le savoir depuis des années, et ça n'est finalement pas un comportement typiquement otakuesque, mais quelque chose de beaucoup plus universel.
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