jeudi 8 septembre 2011

The intimate adventures of a London call girl de Belle de jour


Editions Orion (langue anglaise)

Résumé (traduction faite par mes soins):

Belle de jour est le nom de plume d’une call girl de luxe travaillant à Londres. Voici son histoire.
De l’été 2003 à l’automne 2004, Belle a partagé son quotidien sur un blog de manière franche et amusante, ce qui lui a valu de remporter le prix du meilleur blog.
Maintenant, dans ce livre, Belle révèle (entre autre chose) comment elle est devenue une call girl, comment elle vit le fait de faire l’amour pour de l’argent et où acheter les plus belles culottes pour travailler.
Elle parle littérature avec ses clients nus, les fouette dans les plus beaux hôtels.
Le but n’est pas d’interdire la prostitution de luxe mais de se plonger dans la vie secrète d’une femme extraordinaire.

Mon avis : 
Avant de commencer, deux choses :
- ce n’est pas un livre porno, il y a quelques passages chauds mais si vous ne cherchez que du cul, vous serez déçus. De même, ce n’est pas un livre glauque, Belle est une personne intelligente qui gère sa vie comme elle l’entend.
- dans la critique qui va suivre, je ne porte aucun jugement sur la profession et la vie sexuelle de l’auteur. Chacun vit sa vie comme il le souhaite à partir du moment où tout le monde est consentant et que la personne ne s’en prend pas aux enfants, aux animaux ou aux morts. Si tu rentres dans une de ces catégories, fais-nous une faveur au reste du monde et à moi : jette-toi d’une falaise au plus vite.
Voilà, ça c’est dit, on ne pourra pas me traiter d’intolérante.

Tout a commencé par un blog (qui fut primé) qui, ayant fait parler de lui, est devenu un livre (celui-là même que je suis en train de vous chroniquer avec mes blanches et délicates mains) qui, devant son succès, finit par devenir une série télé anglaise (la dame est londonienne) de 4 saisons (si ma mémoire est bonne).
C’est à travers la série que j’ai découvert tout cela et, même si je n’ai pas accroché à cette dernière, j’étais curieuse de lire le livre. Certains, je n’en doute pas, diront que c’est pervers de s’immerger ainsi dans le quotidien d’une prostituée et je leur répondrai que dans le cas présent, non. Pourquoi ?
Belle est très claire dès le début : bien qu’elle devienne call girl pour pouvoir subvenir à ses besoins, elle ne se sent pas exploitée, ni sale. Belle est une femme intelligente avec la tête bien sur les épaules, c’est une décision réfléchie qu’elle a prit et aimant le sexe, elle ne nous livre pas un mélodrame. Pour elle, c’est un boulot comme un autre qu’elle assume sans problème.

On n’assiste pas à de l’esclavagisme sexuel ou de la maltraitance. Le ton est léger mais réfléchit. Belle travaille pour une agence qui, bien entendu, prend sa com’ au passage mais ne la force jamais et la protège.
Du coup, vu que tout l’aspect drame qui peut parfois découler de ce genre de récit est mis de côté, ce qui m’intéressait c’était plus de voir son quotidien, la réaction de ses amis qui sont au courant et son rapport avec ses clients (qui sont riches, ce ne sont pas des passes dans un bois ou une fourgonnette).

J’ai été quelque peu déçue par cette lecture car je m’y suis ennuyée. C’est un vrai journal intime donc ça manque parfois d’intérêt et de continuité car Belle y raconte tout et n’importe quoi : d’un client à sa couleur de rideaux, de ses vacances à son petit ami.
Certains passages sont très intéressants, notamment ceux concernant son petit ami qui est au courant et qui accepte (plus ou moins) son métier (cette partie est très touchante) ou encore ceux où elle décrit les attentes de ses clients et son ressentit. Mais tout cela est noyé sous un flot d’infos de sa vie quotidienne qui sont, au final, inintéressantes et alourdissent le propos.
Je crois que j’aurais préféré une étude plus sociologique de son expérience, quelque chose de moins confus.

Au-delà de ça, j’ai pas mal apprécié Belle, londonienne lambda, décomplexée, bien dans ses baskets et dans sa sexualité, qui fait son petit bonhomme de chemin la tête haute. On sort du cliché « victime » de la prostitué (même si je sais que beaucoup en sont).
Elle nous parle aussi pas mal de ses ex, puisqu’elle continue à les voir (en tout bien tout honneur), on comprend au vu de son caractère et des leurs pourquoi ils continuent à s’entendre si bien. Mais encore une fois, on a un goût d’inachevé sur cette partie.
Et ne parlons même pas de la fin, plus abrupte tu meurs ! Je sais qu’il existe une suite mais ça ne dispense pas de mettre quelques lignes pour conclure correctement.

En gros, je n’ai pas vraiment trouvé d’intérêt dans ce livre et je ne le recommande qu’aux fans de la série et aux amateurs du « 3615 ma vie » (oui, je suis de l’époque minitel et c’est trop la classe).

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