Editions Babel
Résumé :
Ne vous y trompez pas : A. J. Jacobs n'est pas un religieux. C'est un juif new-yorkais tout ce qu'il y a de plus laïque qui, au départ de cette aventure, ne sait pas grand-chose de la Bible. Mais frappé par la résurgence de la foi et le nombre croissant d'Américains déclarant prendre les Ecritures au pied de la lettre, il s'est mis à douter. Serait-il possible qu'il passe à côté d'une expérience humaine essentielle ? Pour en avoir le coeur net, il va lire la Bible et tenter de la suivre aussi littéralement que possible. Observer les dix commandements. Aimer son prochain. Mais aussi ne pas se raser les coins de la barbe, jouer de la harpe à dix cordes, lapider les adultères, dire la vérité en toute circonstance... au grand dam de ses proches. Empreint de respect autant que d'irrévérence, le voyage spirituel qui découle de cette expérience et des rencontres qui la jalonnent est à la fois drôle et profond, personnel et universel. Que vous soyez croyant, agnostique ou athée, il pourrait bien changer votre regard sur le livre le plus influent de l'Histoire.
Mon avis :
Enorme ! Ce livre est juste énorme !!
Un juif américain non pratiquant, non croyant, journaliste et écrivain décide de suivre les préceptes de la Bible littéralement (sans interprétation donc) sur un an, avec les neufs premiers mois consacrés à l’Ancien Testament et les trois suivants au Nouveau Testament.
Et sa quête va se révéler plus ardu qu’elle n’en avait l’air. Déjà, rien que pour choisir sa Bible, en effet, il y a environ 3000 traductions différentes de la Bible en anglais…Pour l’aider dans sa tâche, il va s’entourer d’un groupe « d’experts » : religieux de différents courants qui seront là pour répondre à ses questions (il va en avoir !) et l’éclairer sur certains points.
Attention, l’auteur est très respectueux de la Bible, le but ici n’est pas de se moquer ou de démolir des croyances, au contraire, il est dans une démarche de compréhension : comment ce livre peut-il avoir un tel impact sur le monde depuis si longtemps ?
On se rapproche plus de l’étude ethnologique avec mise en situation où l’auteur va faire son maximum pour éviter l’ethnocentrisme ; il reste ouvert, cherche à comprendre sans juger même s’il avoue parfois que cela lui impossible sur certaines choses comme lorsqu’il va visiter un musée créationniste. Il écoute les arguments qu’on lui avance, ne s’en moque pas mais reconnaît être dans l’incapacité d’adhérer.
Petit à petit, il transforme son quotidien pour coller le plus possible avec les Ecrits : il se laisse pousser la barbe (les réflexions qu’il entend par rapport à ça sont hilarantes), accroche des pompons à ses vêtements (oui c’est dans la Bible), arrête de porter ceux qui sont de tissés de fibres différentes (le détail va loin, je sais), sonne de la trompette à chaque début de mois (ce sont les voisins qui doivent être contents)…
Il s’immerge totalement au grand dam de sa famille qui a parfois du mal à le suivre surtout sa femme. D’ailleurs, mention spéciale à Julie, sa femme, qui est d’une patience incroyable et qui a un sacré sens de l’humour. J’avoue que ça ne doit pas être de tout repos de vivre ça au quotidien.
Dans sa quête, il va aller à la rencontre de différents groupes religieux tels que les Amish, les Témoins de Jéhovah ou les Juifs ultra orthodoxes, pour les plus connus mais aussi des groupes un peu plus « underground » tels que les manieurs de serpents (ils existent !). A chaque fois, il s’y rend avec l’esprit ouvert, ce qui donne des moments atypiques : par exemple, je n’aurais jamais cru qu’un Amish pouvait faire des blagues…même si elles ne sont drôles que pour lui.
Ce qui est aussi extrêmement intéressant, c’est de suivre son cheminement spirituel. Rappelons-le, l’auteur est agnostique à la base et il se demande (comme nous d’ailleurs) si en faisant tout cale il va se mettre à croire, s’il va avoir une sorte d’épiphanie ou si, au contraire, il faut d’abord avoir la foi pour entamer ce chemin.
Son récit est ponctué de passages de doute où il remet pas mal de choses en question et à d’autres périodes, on assiste à des moments d’exaltation ou de rire (je fais référence à un passage fabuleux où il se demande quoi faire avec le thème de la lapidation).
C’est vraiment un carnet de bord où il retranscrit tout ce qu’il vit, ce qu’il ressent mais aussi ses rencontres, les réactions des autres, c’est vraiment fascinant à suivre. D’autant plus que l’auteur a un style très léger et dynamique.
Il y a beaucoup de respect, comme je l’ai déjà dit, mais aussi beaucoup de second degré, c’est très bon enfant, ça n’a pas la saveur d’une thèse indigeste à lire, non j’ai vraiment eu beaucoup de mal à lâcher le livre tant on rentre facilement dedans.
On suit ça comme un feuilleton où on s’interroge et où on rigole beaucoup face aux découvertes de l’auteur.
Perso, comme lui, je connaissais les grandes lignes mais je ne pensais pas que la Bible était aussi riche et variée, elle semble avoir un avis sur tout mais, comme le réalise l’auteur, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre.
C’est vraiment un lecture rafraîchissante qui vous fait réfléchir, je le conseille vraiment à tout le monde : ni prosélytisme, ni moquerie, ce livre convient à tous.
Je termine cette chronique (oui, je sais : déjà !) en vous mettant deux passages de la Bible que j’ai découvert en même temps que l’auteur et que je trouve absolument magique :
« Il faut briser la nuque d’une vache sur les lieux d’un meurtre non élucidé », bizarrement, je n’ai jamais vu ça dans les séries policières.
« Au cours d’un pugilat, si l’épouse de ton adversaire t’attrape par les parties, tu dois lui couper la main », mesdames, si votre homme se bat, un bon seau d’eau froide pour garder vos deux mains !
Dispo dans ma boutique!
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