dimanche 6 mars 2011

La femme du vampire de Nina Blazon


Editions de Noyelles


Résumé :

Au XVIIIème siècle, en Serbie, la jeune Jasna est vendue par son père à Jovan, un riche propriétaire, qui cherche une épouse pour son fils Danilo.
Elle quitte alors ses sœurs et la maison paternelle pour s’installer dans les trois mystérieuses tours de la famille Vukovic. Très vite, Jasna réalise que son mari cache un sombre secret. Une fois le mariage célébré, il ne l’approchera plus jamais. Des faits effrayants se produisent : morts suspectes de villageois, moutons égorgés, chevaux blessés…Danilo serait-il un vampire ?
C’est avec Dusan, un bûcheron fantasque, le seul à lui avoir tendu la main, que Jasna va découvrir toute la vérité.

Mon avis :

Ce livre est surprenant. A l’heure où on nous inonde d’urban fantasy formaté (ou de bit lit pour ceux qui préfèrent un terme vide de sens), voici un roman qui étonne.
Exit Twilight et toutes ses héroïnes qui se laissent porter par l’histoire et tombent amoureuses de vampires pré pubères qui scintillent au soleil (oui, Twilight, je n’en peux plus).
Ici, il y a une sorte de retour aux sources tant l’histoire fait du pied au style de Bram Stoker et de son « Dracula ».

Le récit se déroule donc au 18ème siècle dans les campagnes serbes où Jasna devient l’épouse de Danilo dont la famille cache un terrible secret.
Pas d’amour entre les époux, on avait autre chose en tête à cette époque concernant la finalité d’un mariage que l’amour entre les deux époux. Mais Jasna ne se révèle pas pour autant une héroïne sans saveur et complètement dominée par sa situation. Non, elle a son caractère et ne se laisse pas abattre par la fatalité, pour autant, elle se montre fidèle aux coutumes de son époque en jouant son rôle d’épouse de maîtresse de maison. Vu l’époque et le lieu où les mots « émancipation de la femme » n’existent pas, Jasna a tout intérêt à se montrer prudente et respectueuse de tout ça.

Ce qui nous amène à l’autre point très plaisant de ce roman : le contexte. Excellente idée que d’être remonté dans le passé et, de surcroît, dans un pays dont on entend peu souvent parler. L’auteur a fait un travail de recherche remarquable pour décrire correctement les lieux ainsi que les us et coutumes (nous avons d’ailleurs droit à un petit mot de sa part à la fin avec quelques références qui l’ont aidées).
En plus de lire un roman, on découvre un peu de la culture de cette région et j’ai trouvé cela très intéressant d’en apprendre un peu plus sur les rites funéraires surtout quand il y a des suspicions de vampirisme.

Le dernier point est qu’ici on ne tombe pas nez à nez avec un vampire au bout des 10 premières lignes. Non, tout est sous-entendu, sans aucune affirmation concrète si bien que je me suis demandée, comme l’héroïne, s’il était réellement question de vampire ou si tout cela n’était qu’une peur collective.
Jasna tente de découvrir ce qui se cache derrière ces mystères et ces non-dits. Je n’en dirai pas plus histoire de vous laisser découvrir par vous-même car la fin est vraiment surprenante et seul un des personnages m’a déçu car il s’est révélé trop grandiloquent, ce qui ne va pas, je trouve, avec l’ambiance de ce roman. Dommage car je trouvais les autres personnages très bien construits et cohérents dans leur rôle respectif.

Le seul vrai point noir de ce livre, et là je rejoints une amie, est la couverture française de ce livre. Elle ne reflète pas du tout le contenu. Pire, elle laisse penser à un livre pour ado bas de gamme ce qui n’est pas du tout le cas. Tout comme le titre qui n’est pas forcément une bonne traduction du titre allemand « Totenbraut » qui se rapprocherait plus de « La mariée du mort » (ami allemand, si j’ai fais une erreur ne le prend pas mal et n’hésite pas à me le signaler).

Ce livre est vivement recommandé aux amateurs de M. Stoker.

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