vendredi 6 mai 2011

L’ange écarlate de Natasha Beaulieu


Editions A lire


Résumé :

Tout débute au cours d’une soirée fétiche lorsque l’Ange écarlate, une dominatrice, écorche de ses ongles d’acier la poitrine de Jimmy Novak.
Depuis, le jeune peintre a littéralement cette femme dans la peau ; et si son art s’en ressent, son corps en subit également les étranges effets : il ne dort plus, ne mange plus, s’abreuve de son sang et des images d’une cité inconnue hantent son esprit, tout comme le mot Kaguesna !
De son côté, l’Ange écarlate ne comprend pas davantage : pourquoi est-elle attirée par ce peintre ? Pourquoi la simple proximité de l’autoportrait du jeune homme, acheté par son ami Boris, la met-elle dans tous ses états ?
Mais peut-être l’Ange et Jimmy ne sont-ils qu’une composante d’une fantastique histoire qui a commencé quelque trois siècles auparavant, à Londres ? C’est ce que tente d’apprendre Ian Béluterre, de retour de Grande-Bretagne, tandis qu’il erre dans Montréal à la recherche de l’Ange écarlate.

Mon avis :

Tabernacle ! Aujourd’hui, chers lecteurs, je vais vous parler d’une cousine canadienne (on évitera toutes les blagues sur le sirop d’érable et Céline Dion, merci).

Alors, je vous avertis tout de suite, si le livre vous plaît (comme moi), pas la peine de vous précipiter au Virgin ou à la Fnac, ils ne vendent pas ces éditions…mais Amazon si ! (oui, j’aime ce site).
Donc voilà, vous savez où vous fournir. En plus, ils font les -5% éditeurs et la livraison gratuite des livres, peu importe le montant.
C’est finit pour l’encart publicitaire (et je ne suis même pas sponsorisée).

Revenons donc au livre, premier tome d’une trilogie. Nous suivons deux histoires à deux ans d’intervalle qui, nous nous en doutons, vont finir par se rejoindre.
D’un côté, nous sommes en 1995 et suivons Jimmy Novak, peintre de 26 ans ayant bien du mal à vivre de son art, il boit, fume, couche avec une punkette…u peu le cliché de l’artiste maudit. Sa vie va changer le jour où il rencontre l’Ange écarlate, maîtresse fétichiste du sang.
De cette brève entrevue vont découler de nombreuses conséquences plus mystérieuses les unes que les autres : soif de sang, envie créatrice exacerbée…
De l’autre côté, nous voici en 1997 à suivre Ian Béluterre qui revient à Montréal, après deux ans d’absence, pour retrouver la femme qu’il aime et découvrir qui est la personne qui le suit depuis sa descente de l’avion.

Oui l’action se situe au Canada mais non, il n’y a pas de « tabernacle » (c’était une blague de ma part), par contre il y a du « ostie » (équivalent du « putain ! » chez nous).
Tout ça pour dire que l’auteur étant canadienne, des mots et des expressions de là-bas sont employés mais je vous rassure, c’est tout à fait compréhensible (et non, n’imaginez pas les personnages parler à la Céline Dion ou vous perdrez tout l’effet dramatique).
Par le style, Beaulieu se rapproche de Nancy Kilpatrick (éditée dans la même maison) mais en moins trash (merci !) : un style lent et fluide qui permet une construction solide de l’histoire.
Ici, on ne défarouille pas toutes les deux pages, l’action est surtout psychologique : on suit un mystère qu’on s’efforce de résoudre petit à petit avec les indices que disséminent l’auteur.
L’histoire tient bien la route avec un univers sombre et torturé où les personnages essayent de comprendre et de survivre.

En parlant des personnages, malheureusement, je ne peux pas en dire beaucoup car cela dévoilerait trop l’intrigue et ce serait vraiment dommage.
Disons qu’ils sont tous atypiques et hauts en couleurs : Jimmy remplit son rôle d’artiste torturé et Ian fait très bien le mec louche avec qui, on ne veut pas d’ennuis.
Personnellement, j’ai craqué sur l’Ange écarlate, femme froide et passionnée mais si fragile, sachant ce qu’elle veut et se retrouvant d’un coup sous le coup d’émotions contradictoires.
Il était très intéressant de lire comment elle se considérait en tant que maîtresse dominatrice et comment elle abordait son métier. C’est un personnage qui m’a touché sans que je sache trop pourquoi.
Derrière ces trois personnages principaux, on retrouve toutes une galerie de personnages secondaires qui sont eux aussi plus ou moins intéressants (pas trop aimée Chantale).

Vous avez retenu que Jimmy se mettait à boire son sens et bien le thème vampirique est ici abordé de manière très flou car à part ce fait, rien ne le fait s’identifier aux vampires « traditionnels » (bien sûr que j’ai exclu Edward !).
En fait, j’ai l’impression que l’auteur préfère nous laisser seul juge de cela, elle n’a pas voulu partir dans un grand trip « réinventons le vampire » et du coup, l’accent est mis sur le mystère que représente « Kaguesna ».
Là encore, on a quelques indices par-ci, par-là mais rien de sûr. J’aime beaucoup ce parti pris de laisser pas mal de choses dans l’ombre pour qu’on les découvre petit à petit et j’ai vraiment hâte de lire les suites pour en savoir plus.

Un livre qui sort vraiment de l’ordinaire face à toute la « bit-lit » actuelle dont on nous inonde (oui, je mets entre guillemets car ce terme ne veut rien dire).
Ici, on prend son temps et on sort des sentiers battus, à ma plus grande joie.

A lire !

2 commentaires:

  1. Ton avis me donne bien envie. Je crois que je vais ajouter ce bouquin sur la liste des livres à acheter^^

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  2. Vraiment ça change de ce qu'on lit d'habitude, c'est rafraichissant!

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